Mathilde Bonvin – responsable esg oddo bhf banque privée
L’économie bleue : un océan d’opportunités économiques et durables ?
Après les deux premières éditions à New York en 2017 puis à Lisbonne en 2022, la France et le Costa Rica ont coorganisé la 3ème Conférence des Nations unies sur l’Océan (UNOC3) à Nice, du 9 au 13 juin 2025.
L’océan, couvrant plus de 70 % de la surface de la planète, régule les grands équilibres environnementaux. Son rôle clef pour limiter le changement climatique est incontestable : l’océan absorbe 30% du CO2 émis par les hommes et produit 50% de l’oxygène du monde. Quant aux ressources marines, elles sont estimées à au moins 24 000 milliards de dollars, et pour ce qui trait à la biodiversité, l’océan abrite 80% de la vie de la planète1.
Qu’est-ce que l’économie bleue ?
L’«économie bleue», métaphore employée pour décrire les activités économiques associées aux ressources marines, présente des opportunités d’investissement réelles. L’économie bleue repose sur une chaîne de valeur qui couvre les entreprises qui développent des produits et des services liés à l’extraction, au traitement, à la distribution et à la collecte de l’eau, au traitement des eaux usées, à l’irrigation efficace, à la surveillance de la qualité de l’eau et à la gestion des déchets.
Selon le Panel Océan2, regroupant des experts internationaux, en 2030, les opportunités commerciales annuelles sont estimées à 337 milliards de dollars sur les secteurs de l’économie bleue, parmi lesquels 35% sur la valorisation des ressources, 19% sur la restauration de l’écosystème, 12% sur la gestion des déchets et 9% sur les infrastructures de l’eau. Ces opportunités commerciales sont associées à des risques financiers qu’il demeure important de garder en tête.
La technologie pour résoudre les problèmes de l’eau ?
Selon les prévisions de l’UNESCO, en 2030, la planète sera confrontée à un déficit hydrique global de 40%3, alors que seulement 0,25% de l’eau de la planète est potable. Face à ce défi, la technologie offre des solutions intéressantes.
Par exemple, des capteurs connectés peuvent mieux gérer l’arrosage et limiter le gaspillage, tandis que des robinets intelligents permettent de réduire la consommation d’eau à la maison. L’irrigation de précision permet de limiter la consommation du secteur agricole et de réduire la quantité de fongicides, d’herbicides et de pesticides, sources de pollution.
Puis, dans le secteur du traitement de l’eau, un des grands enjeux est d’éliminer les micropolluants dangereux pour la santé. Grâce aux progrès scientifiques, on peut maintenant détecter des quantités infimes de substances nocives.
Enfin, pour résoudre le vieillissement des infrastructures, qui rien qu’aux Etats-Unis entraîne la perte de 6 400 milliards de litres d’eau potable chaque année, avec un coût équivalent de 2,6 milliards de dollars, les compteurs intelligents permettent de repérer rapidement les fuites ou les usages anormaux, ce qui aide à économiser l’eau.
Ainsi, les investisseurs thématiques peuvent considérer l’économie bleue comme une opportunité d’allier protection de l’océan et objectifs de rendement à long terme. Ces investissements présentent toutefois un risque de perte en capital.
1 https://onu.delegfrance.org/troisieme-conference-des-nations-unies-sur-l-ocean-unoc3-nice-9-13-06-25
2 A Sustainable Ocean Economy for 2050, Approximating its Benefits and Costs. High Level Panel for a Sustainable Ocean Economy
Les informations et analyses contenues dans ce document reposent sur des sources réputées fiables à la date de la publication. Cependant, elles peuvent évoluer en fonction des nouvelles données ou régulations à venir. Ces évolutions peuvent impacter les objectifs réglementaires et les priorités stratégiques en matière de durabilité. Ce document ne représente pas une recommandation d’investissement, ni un conseil personnalisé.