Escalade commerciale entre les États-Unis et la Chine

La rivalité commerciale entre les États-Unis et la Chine continue de se durcir. Pékin a récemment annoncé une augmentation spectaculaire de ses droits de douane à 125 % sur certaines importations américaines, en réponse directe aux mesures prises par Washington la veille.

Le ministre des Finances chinois a assuré qu’il n’y aurait pas de nouvelle escalade tarifaire, tout en adressant de vives critiques à l’administration américaine.

De leur côté, les États-Unis renforcent leur arsenal réglementaire, notamment en augmentant les taxes sur les envois postaux en provenance de Chine et de Hong Kong, et en évoquant la possibilité de radiation des entreprises chinoises cotées à Wall Street.

Réactions géopolitiques en chaîne

Cette montée des tensions commerciales provoque des réactions en cascade dans la région Asie-Pacifique. Le président Xi Jinping entame une tournée diplomatique en Asie du Sud-Est, visant à renforcer l’influence chinoise dans un contexte d’isolement croissant.

À l’inverse, le Japon adopte une posture plus conciliante et se dit prêt à envisager toutes les options dans ses discussions avec les États-Unis.

En Europe, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré vouloir aboutir à un accord équilibré avec les États-Unis dans un délai de 90 jours, tout en posant des lignes rouges non négociables, notamment en matière de TVA et de fiscalité numérique.

Croissance économique contrastée dans les grandes économies

1. Allemagne et Royaume-Uni : deux trajectoires opposées

L’Allemagne voit ses prévisions de croissance pour 2025 abaissées à seulement 0,1 %, un ralentissement attribué aux incertitudes géopolitiques persistantes.

À l’inverse, le Royaume-Uni a surpris positivement avec une croissance de 0,5 % en février, portée par un rebond marqué de l’industrie, en particulier dans l’électronique (+9,8 %), la pharmacie (+4,4 %) et l’automobile (+2,6 %). La construction et les services ont également soutenu cette dynamique, traduisant une reprise sectorielle plus large qui pourrait continuer d’alimenter le PIB dans les mois à venir.

2. États-Unis : signaux économiques mitigés

Outre-Atlantique, les signaux macroéconomiques sont contrastés. Si l’indice des prix à la production (PPI) est ressorti nettement inférieur aux attentes, laissant espérer un ralentissement de l’inflation sous-jacente, le moral des consommateurs, mesuré par l’Université du Michigan, s’est fortement dégradé, soulevant des questions sur la vigueur de la demande intérieure.

Opportunités et repositionnements stratégiques

1. L’Europe regarde vers l’Asie et le Golfe

Face aux difficultés de son secteur manufacturier, l’Allemagne et plus largement l’Union européenne multiplient les discussions commerciales avec plusieurs pays d’Asie du Sud-Est (Malaisie, Thaïlande, Philippines, Indonésie), ainsi qu’avec les Émirats arabes unis. Ces partenariats pourraient ouvrir de nouvelles perspectives pour les exportateurs européens, notamment dans les domaines technologiques et industriels.

2. États-Unis et Asie : de nouvelles dynamiques sectorielles

Aux États-Unis, la baisse du PPI pourrait profiter aux secteurs sensibles aux marges, tels que la consommation discrétionnaire ou les services.

En Asie, la montée des tensions commerciales pousse plusieurs gouvernements à revoir leurs priorités. Cette redéfinition stratégique pourrait bénéficier à des secteurs comme les infrastructures, la logistique ou la défense, dans les pays cherchant à renforcer leur autonomie économique et géopolitique.

3. Japon : stabilité et prudence monétaire

Enfin, au Japon, la Banque centrale (BoJ) reste prudente face aux pressions inflationnistes persistantes. Un changement au sein de son conseil d’administration, prévu pour juillet, pourrait conduire à un ton légèrement plus hawkish, suggérant une politique monétaire un peu plus ferme dans les prochains mois.

Sources : Bloomberg, ODDO BHF Banque Privée le 14/04/2025

Les informations contenues dans ce document sont fournies à titre purement informatif et ne constituent en aucun cas une offre, une recommandation ou un conseil en investissement, juridique fiscal ou financier de la part de ODDO BHF SCA. Ces informations sont destinées à être utilisées par les clients de la Banque Privée et ne doivent pas être interprétées comme une incitation à acheter, vendre ou souscrire à un instrument financier ou à un service d’investissement.

ODDO BHF SCA peut être amenée à détenir une position sur les actifs mentionnés (https://www.securities.oddo-bhf.com/#disclaimer). Avant toute décision d’investissement, nous vous recommandons de vous référer aux documents réglementaires et de consulter un conseiller financier.